Carnet du millésime

hiver

Février

44mm en janvier, 38.8 mm en février. La pluviométrie est faible en ce début d’année.

Sous un ciel dégagé, nous plantons des fruitiers dans l’allée des roses : poiriers, pruniers, abricotiers, et arbustes à petites baies favorisant la biodiversité.

MARS

Hiver doux, réveil rapide. La vigne débourre avec deux semaines d’avance. Nous sommes le 24 mars.

Les nichoirs à oiseaux, prisés des mésanges et des bergeronnettes, sont réparés avec de l’osier.

printemps

2 AVRIL

Un épisode de gel est annoncé. Nous nous préparons en disposant des bottes de paille le long du coteau.

4 AVRIL

Petit matin. Les températures sont descendues à – 3.6°. Repoussés par les éoliennes de la plaine, les vents balayant le plateau semblent avoir été bloqués sur le coteau. Nous identifions les pieds touchés.

Une parcelle au repos est semée de tournesols, tandis que 30 ares sont plantés en malbec. Un nouveau cépage intègre ainsi notre jardin.

 

MI-AVRIL

Nous densifions les haies : pommier everest, sureau, arbousier… 
Autant de vivres et de foyers pour la faune auxiliaire.

MAI

Arrivée de Jitane et Joyeuse, deux juments percheronnes. Elles seront d’abord débourrées avant d’être formées au travail des sols, l’homme dans leur pas.

Avril se réchauffe, ainsi que le mois de mai, dépassant tous deux les normales de saison. Les travaux des sols sont facilités, nous prenons de l’avance.

16 mai

Pleine fleur ! La floraison se déroule à merveille, avec deux semaines d’avance.

 

18 juin

Première semaine de canicule dans la région bordelaise, confirmant les prévisions des météorologues.

 été

 

 

 

 

14 JUILLET

Nouvelle vague de chaleur. La véraison ralentit. Nous ne réalisons pas d’éclaircissage, à peine un léger toilettage, pour éviter les phénomènes de surconcentration.

28 JUILLET

Plantée nord/sud, notre vigne résiste. Nous ne souhaitons pas pratiquer l’irrigation, bien qu’autorisée par dérogation. Le feuillage tient bon, garant de la photosynthèse.

Août

Deux orages encouragent la maturation des cépages. Deux pluies bien aimées.

Nous sommes le 16 août, et nous attaquons les dégustations de baies. Nous notons l’épaisseur de la pellicule, témoignage de l’adaptation de la vigne aux ardeurs du soleil.

29 août

Premier jour de vendanges. Merlots de 10 et 20 ans. Milieu et bas de côte. La pulpe s’accroche aux pépins, sensation de chair.

automne

 

 

septembre

Les rapports marc/jus, différents d’une année classique, nous invitent à mesurer l’extraction. Pour la première fois, nous vinifions sans soufre.

Le premier aperçu en cuve est prometteur. C’est à ce moment-là que nous apprécions notre connaissance grandissante du matériel végétal, et la qualité du vignoble qui progresse. Il réagit de mieux en mieux aux aléas météo.

La proportion de cabernet franc augmente, concordamment à la restructuration du vignoble. Berliquet 2022 est composé de 65% de merlot et de 35% cabernet franc.

Convaincus par les résultats obtenus l’année dernière, nous avons doublé notre capacité d’élevage en amphores, soit 8 amphores de 750l. Expression pur fruit, bouche traçante et beaucoup d’allonge.

le vin

 

 

Le premier nez est floral. La rose aux cent pétales rencontre la mûre et s’enhardit de son fruit, laissant entrevoir la profondeur du millésime. Toutes deux parées d’épines, elles recèlent quelque chose de sauvage, puis s’arrondissent dans des notes gourmandes.
L’aromatique ne cesse de s’intensifier à l’aération. Les fruits sont rouges, teintés d’une pointe de réglisse. La bouche est charnue, d’un joli grain, nourrissant avec habilité la densité du vin. Elle engage la finale vers une trame calcaire, légèrement saline et surtout très persistante. Envoûtant.